Toutes les voitures neuves mises en vente doivent désormais subir des tests plus sévères en matière d’émissions conformément à nouvelle norme WLTP. Entrée en vigueur en Europe le 1er septembre, elle sonne comme une réponse au dieselgate, le scandale automobile ayant vu la fraude massive de nombreux constructeurs aux contrôles anti-pollution de leurs moteurs diesel.
WLTP : des valeurs officielles plus réalistes
Le WLTP kesaco ? C’est une norme mondiale d’homologation dont le but est d’être plus transparente que la norme européenne NEDC. L’idée est d’avoir des mesures de pollution et de consommation plus proches de la réalité. Ces nouveaux tests, plus contraignants pour les moteurs, visent à reproduire les conditions de conduite «réelles» et ainsi balayer les tentatives de fraudes révélées dans le passé. Les voitures sont testées à une vitesse moyenne 30% plus élevées qu’avant et avec des accélérations 50% plus intenses. Résultats spectaculaires : les voitures relâchent en moyenne 10 à 15% de CO2 en plus.
L’objectif de ce nouveau cycle d’essais est clair : contraindre les constructeurs à innover pour moins polluer. Peugeot et Citroën y sont arrivées après de nombreuses améliorations sur les moteurs ou en perdant du poids par exemple. Autre stratégie, même succès, Toyota investit chaque année 8 milliards d’euros dans l’électrification des moteurs. Ainsi entre la première génération d’hybrides de 1997 et la quatrième aujourd’hui, on a baissé de 42% aussi bien la consommation que les émissions de CO2. Le but : prendre de l’avance car les réglementations anti-pollution vont continuer à se durcir.
Quelles conséquences ?
Les constructeurs prennent très au sérieux l’échéance de 2021 et l’obligation de respecter les 80 grammes de CO2 sous peine de pénalités très importantes (on parle de plusieurs milliards d’euros). Des sanctions économiques suffisamment incitatives pour voir les fabricants investir dès aujourd’hui massivement dans les technologies les moins polluantes. Si certains s’en sortent plutôt bien, d’autres comme le groupe Volkswagen a admis avoir des difficultés considérables : les retards pris dans le processus d’homologation pourraient lui coûter plus d’1 milliard d’euros avec des milliers de véhicules bloqués dans des parkings car interdites à la vente et des retards de production sur 200.000 à 250.000 véhicules.
En France, cette augmentation aura également un impact sur les taxes, car le système fiscal se base sur les émissions de CO2. Les valeurs plus élevées de ces tests pourraient avoir pour conséquence un niveau de taxation allant jusqu’à 30% du prix d’un véhicule. Les pouvoirs publics profiteront-ils alors du WLTP pour augmenter subrepticement la fiscalité ? On ne sait pas encore. Mais les constructeurs, en attente de l’application de la norme dans les barèmes fiscaux, craignent un ralentissement des ventes dans les mois à venir.